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UN PEU D'HISTOIRE
Voici ce qu'écrit Pierre Hanquet dans son « Liber Familiae Hanquet-de Coune » édité à Liège en 1972, sur Ferdinand et Adèle Hanquet-de Coune et leurs dix enfants. Page 36 à 43.
Ferdinand-Antoine-François HANQUET, né à Liège, le 30 juin 1842, fit ses études successivement, au collège St-Servais, puis à la faculté de droit à Liège, et en 1864 et 1865, obtint, chaque fois avec distinction, les diplômes de docteur en droit, de candidat notaire et de docteur en sciences politiques et administratives ; après des stages effectués, dès 1862, chez le notaire Dusart, à Liège, puis chez le notaire Simon à Chênée, il postula, en fin 1869, la succession, de ce dernier, son oncle, et obtint sa nomination de notaire à Chênée. A cette époque, la famille fut secouée par une série de circonstances qui changèrent l'orientation de vie des deux autres fils de Jean-Baptiste. Celui-ci atteignait l'âge de 70 ans et voyait menacée la continuation de la firme créée par son aïeul et à laquelle il avait consacré lui-même toute sa vie. Ferdinand, désireux d'éviter cette peine à son père, abandonna à ce moment la carrière de notaire à laquelle il s'était préparé depuis une dizaine d'années et reprit la direction de la firme familiale ; l'établissement de la rue de l'Université fut vendu en 1875, après la mort de Jean-Baptiste, et Ferdinand acquit, en 1879, deux maisons avec une large parcelle de terrain dans la partie de la rue du Laveu qui allait devenir la rue Charles Morren. Il y aménagea la fabrique qui porta jusqu'en 1919, la firme Ferdinand Hanquet, et sa famille.
Le 10 mai 1865, il avait épousé à Vaux-sous-Chèvremont, Adèle-Agnès-Joséphine de COUNE, qui y était née le 28 février 1841, fille de Charles-Ferdinand de Coune et de Marie-Anne-Catherine-Antoinette-Elisabeth Grisard.
Après un mémorable voyage de noces de trois mois, en Europe centrale et en Suisse, le ménage se fixa d'abord à Chênée, rue Neuve 59 puis à Liège, après l'abandon du notariat. C'est dans la maison de la rue Charles Morren 28, qu'ils ont élevé leurs dix enfants et qu'Adèle de Coune est décédée le 3 mai 1906, Ferdinand Hanquet, qui lui survécut, y est décédé, le 5 juillet 1909.
Fabricant d'armes, un peu malgré lui, il joua un rôle important dans ce domaine, jusqu'au moment où ses fils purent l'y remplacer. Il fut, comme son père, juge au tribunal de commerce de Liège, et à Bruxelles, membre du Conseil supérieur du Travail, depuis sa fondation ; membre du Conseil de l'industrie et du travail, dès sa fondation, et Président de la section de l'armurerie depuis 1896 ; son activité se manifesta aussi dans le domaine social : président de la Société de secours mutuels des ouvriers armuriers, créée par son père, président de l'oeuvre des Chauffoirs publics ; vice-président du comité de patronage des habitations ouvrières, etc... En 1878, il fut l'un des fondateurs de l'Union catholique de Liège, où il joua un rôle constant, et en 1879, devint secrétaire du groupement formé pour la défense des écoles catholiques de Liège, le Denier des Ecoles catholiques.
Ferdinand Hanquet était officier de l'ordre de Léopold, chevalier de l'ordre de St-Grégoire-le-Grand, chevalier de l'ordre de Pie, décoré de la croix de mutualité de première classe, etc...
Ses dix enfants furent les suivants :
- Marie-Jeanne-Adèle HANQUET, née à Chênée, le 5 avril 1867, décédée à Saint-Servais, Namur le 22 août 1944, avait épousé à Vaux-sous-Chèvremont le 5 août 1897 Jules-Marie-Léon-Joseph HENNEKINNE, né à Bousignies-sur-Roc, le 29 septembre 1872, mort pour la Patrie, au camp de Buchenwald, en juillet 1944. Jules Hennekinne était docteur en droit, avocat près la cour d'appel de Liège. Fils d'Auguste Hennekinne et de Fanny Frison, il avait continué à Bousignies-sur-Roc, près d'Erquelinnes, en France, l'exploitation de marbre qui lui venait de son père, et qui façonnait le marbre produit par des carrières de la région de Philippeville ; cousin germain d'Emile Fourcault, maître verrier à Dampremy, il participa à la mise en oeuvre et au développement des procédés inventés par ce dernier, pour la fabrication du verre à vitre étiré ; il fut administrateur des Verreries à Dampremy, de Dampremy-Zeebrugge, et d'autres sociétés de verrerie. Ayant mis son château de Henne à la disposition de mouvements de résistance pour la publication de journaux clandestins, il fut pris et emmené à Buchenwald, où il est mort à l'âge de 72 ans.
Marie Hanquet tenait à ses prérogatives d'aînée de la famille et sa propriété de Henne resta, jusqu'à la veille de la guerre de 1940, le cadre des habituelles réunions familiales de Pâques et de l'Assomption.
Ils sont les auteurs de la première descendance féminine : branche 1
- Paul-Charles-Ferdinand HANQUET, né à Liège, le 4 mai 1869, y décédé le 14 octobre 1938, y avait épousé, le 14 septembre 1897, Laurence-Albertine-Marie- Hubertine PALMERS née à Hasselt, le 13 septembre 1874, décédée à Liège, le 5 mai 1951, fille de René-Gustave-Hubert Palmers, et de Marie-Joséphine-Gérardine de Ponthière.
Très tôt, Paul Hanquet fut l'adjoint de son père, avant de le remplacer, dans la direction de la fabrique d'armes ; avec son frère Emmanuel, il conduisit les destinées de celle-ci, et au lendemain de la guerre 14-18, négocia sa fusion avec deux autres fabriques liégeoises (Fabriques d'armes réunies, et Fabriques d'armes de Liège) ; il resta le président de la nouvelle société, créée le 14 juillet 1919 sous le nom de « Fabriques d'armes unies de Liège », et jusqu'à sa mort, en 1938, lui apporta l'appoint de tout son dynamisme ; dans l'immeuble de la rue Charles Morren, il avait installé une autre société dont il assumait la direction, la société E. Laport et C°. Là aussi se trouvait le centre des activités scolaires dont il avait pris l'initiative. Promoteur de l'organisation de l'Enseignement Libre en Belgique, il était président de Conseil central de l'Enseignement primaire catholique et secrétaire général du Conseil général de l'Enseignement libre ; il fut aussi conseiller communal à Liège, vice-président de l'Union catholique de Liège, membre du Conseil supérieur de l'Industrie et du travail.
Ils sont les auteurs de la première descendance masculine : branche 2
- Charles-Ferdinand-Jean-Baptiste-Marie dit Karl HANQUET, né à Liège le 5 octobre 1871, y décédé le 17 janvier 1928, prit successivement à Liège les grades de docteur en philosophie et lettres, docteur en droit, docteur en sciences historiques, devint professeur à l'Université de Liège, où il continua notamment le cours de critique historique instauré par celui qui fut son maître, Godefroid Kurth ; aux côtés de ce dernier, il milita aussi dans les rangs de la démocratie chrétienne naissante ; en 1914, âgé de 40 ans, il fut engagé volontaire et subit une longue captivité en Allemagne ; il était officier de l'ordre de Léopold, officier de l'ordre de la Couronne, décoré de la médaille civique de première classe ; auteur de plusieurs ouvrages historiques, il est mort prématurément terrassé par une crise cardiaque, à l'université, en plein cours. Il avait épousé à Gand, le 5 avril 1904, Cécile-Philomène-Marie-Josèphe de BROUWER, née à Gand, le 16 octobre 1879, décédée à Liège, le 16 juillet 1966, fille de Charles-Jean-Marie de Brouwer et de Marie-Christine-Jacqueline-C. van der Straeten ; ils ont vécu à Liège, rue de la Paix 19, et dans l'ancienne propriété familiale d'Angoxhe, héritée de Marie de Coune.
Ils sont les auteurs de la deuxième descendance masculine : branche 3
- Jean-Baptiste-Louis-Lambert-Hadelin HANQUET, né à Liège le 10 janvier 1875, entra dans la Compagnie de Jésus, et fit partie, en 1898, d'un des premiers groupes de missionnaires envoyés au Congo ; apôtre des Bayakas, à proximité de la frontière de l'Angola, il ne cessa d'y mener la vie de brousse et de s'y dépenser pendant plus de cinquante ans ; après ce long apostolat, il rentra en Belgique et mourut à Leuze, le 1 mars 1951.
- Cornélie-Charlotte-Emilie-Isabelle-Marie HANQUET, née à Liège le 27 avril 1876, secrétaire-trésorière de la Fédération des Femmes catholiques à Liège, continua à habiter la maison de la rue Charles Morren jusqu'à sa mort survenue inopinément, à Liège, le 4 juillet 1928 ; elle y maintint un centre familial particulièrement vivant en période estivale.
- Adèle-Eléonore-Marie-Cornélie-Apolline HANQUET, née à Liège, le 13 décembre 1878, décédée à Bruges, le 13 mars 1967, épousa à Esneux, le 17 juillet 1906, Maurice-Joseph-Marie-Julien de BROUWER, né à Bruges, le 1er septembre 1875, y décédé le 27 octobre 1958, fils de Joseph-Jean-Marie de Brouwer et d'Augusta-Marie-Ghislaine-Caroline Fraeys. Succédant à son père, Maurice de Brouwer fut administrateur-directeur de la Société du Gaz de Bruges, et aménagea, non loin de celle-ci, à proximité de la porte d'Ostende, l'agréable propriété du boulevard Philippe-le-Bon, où il vécut jusqu'à sa mort et qui n'a cessé d'être accueillante entre toutes. Avec ses beaux-frères, il fut intéressé aux verreries, devint administrateur de la société des Verreries de Dampremy, joua un rôle important dans la création de l'usine de Zeebrugge, puis dans la concentration qui suivit, fut administrateur des société Dampremy-Zeebrugge, Sopaverre, etc... ; il était officier de l'ordre de Léopold et de l'ordre de la Couronne.
Ils sont les auteurs de la deuxième descendance féminine : branche 4
- Emmanuel-Ferdinand-Jules-Marie-Conrard HANQUET, né à Liège, le 2 janvier 1881, y décédé le 25 mars 1944, épousa à Liège, le 22 février 1906, Madeleine-Marie-Ghislaine d'ANDRIMONT, née à Morlanwelz, le 8 décembre 1885, décédée à Ninane-Chaudfontaine, le 10 juillet 1946, fille de Léon-Marie-Maurice d'Andrimont et de Marie-Victorine-Ghislaine-Alberte Van den Staepele.
Emmanuel Hanquet fut essentiellement fabricant d'armes à Liège, dirigeant comme administrateur-délégué la société des Fabriques d'Armes Unies de Liège, créée en 1919, rue Trappé, et pendant plusieurs années, président de l'Union des fabricants d'armes de Liège ; il fut aussi administrateur de diverses autres sociétés, notamment les sociétés verrières citées ci-dessus ; à Liège, il fut conseiller communal et membre de la Commission d'assistance publique ; il était officier de l'ordre de la Couronne, chevalier de l'ordre de Léopold, etc... Madeleine d'Andrimont après avoir élevé une famille particulièrement nombreuse, donna une grande partie de son temps à l'étude des problèmes d'éducation auxquels elle consacra plusieurs ouvrages.(Madeleine Hanquet d'Andrimont a publié les ouvrages suivants : Si les mamans savaient. La pensée catholique, Liège-Paris, 1934 ; Simplement vers la joie, id. 1936 ; Le bonheur au foyer, l'action familiale, Bruxelles, 1945.)
Ils avaient leur habitation à Liège, rue Rouveroy 4, mais dès 1923, ils ont acquis à Ninane, Chaudfontaine, la propriété qui fut et reste la vraie maison de famille.
Ils sont les auteurs de la troisième descendance masculine : branche 5
- Fernande-Julienne-Anne-Adèle-Marie HANQUET, née à Liège, le 7 juin 1882, décédée à Heusy, le 7 mai 1967, épousa à Liège, le 4 juin 1912, André-Marie-Emile-Théodore MALI, né à Verviers, le 18 octobre 1870, décédé à Heusy, le 25 janvier 1937, veuf de Lucie-Marie-Thérèse-Léonie Lejeune, fils de Marie-Jules-Alfred Mali et de Claire-Marie-Jeanne Poswick.
Jusqu'à sa mort en 1937, André Mali participa à la direction des usines Simonis, une des plus anciennes firmes verviétoises, à laquelle sa famille était liée depuis plusieurs générations (Un siècle plus tôt, son aïeul y avait amené, de Hambourg, William Cockerill qui devait y faire les débuts de sa carrière industrielle au pays de Liège). C'est d'un Simonis qu'il acquit sa belle et grande demeure de Heusy.
Son rôle dans le domaine industriel s'est doublé d'une activité charitable et sociale intense ; l'Ecole Albert 1er, institut professionnel des Salésiens bénéficia tout spécialement de ses efforts.
Ils sont les auteurs de la troisième descendance féminine : branche 6
- Joseph-Marie-Jean-Martin-Hadelin HANQUET, né à Liège, le 19 avril 1885, y décédé le 9 mars 1971, prêta serment d'avocat au Barreau de Liège, le 31 octobre 1906 ; il fut président de la Conférence libre du Jeune Barreau, et, à plusieurs reprises, membre du Conseil de l'ordre.
Plus encore que ses frères, il fut mêlé à la vie politique liégeoise : conseiller provincial de 1925 à 1933, membre du Sénat de 1933 à 1955, secrétaire de cette assemblée.
Ayant toujours participé aux oeuvres scolaires nées à l'initiative de son frère, il devint à son tour Président du Conseil central de l'enseignement primaire catholique. Il était grand officier de l'ordre de Léopold II, commandeur de l'ordre de Léopold, chevalier de l'ordre de la Couronne, médaille de la Reconnaissance belge. Joseph Hanquet épousa à Liège, le 14 juillet 1910, Germaine-Clara-Françoise-Marie LECHAT, née à Liège, le 30 septembre 1887, y décédée le 30 avril 1933, fille de Charles-Marie-Victor Lechat et de Berthe-Adèle-Euphémie Frésart.
Sa maison, place de Bronckart 13, à Liège, resta grâce à ses efforts et à ceux de sa fille Ady, le dernier centre familial liégeois où se retrouvait périodiquement la descendance de Ferdinand et Adèle de Coune.
Ils sont les auteurs de la quatrième descendance masculine : branche 7
- Emile-Adelin-Philippe-Joseph-Marie HANQUET, né à Liège, le 5 février 1888, engagé volontaire en 1914, fit la guerre au 11è de ligne, où il devint lieutenant, faisant fonction de capitaine au cours de la dernière offensive.
C'est peu avant celle-ci en 1918, qu'il fit un voyage de propagande en Argentine. Après avoir participé à la libération des Flandres, et retrouvé sa soeur à Bruges, il est mort pour la Patrie, à l'hôpital militaire de Calais, à la veille de l'Armistice, le 7 novembre 1918. Il était décoré de la Croix de guerre, officier de l'ordre de Léopold.
Comme vous avez pu le remarquer nous n'avons pas donné de numéro de branche aux enfants qui n'ont pas eu de descendance.
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